Endartériectomie carotidienne avec patch : les matériaux

Les matériaux utilisés pour réaliser un patch sont multiples: dacron, PTFE, polyuréthane, veine, autogreffe artérielle avec pour chacun des indications spécifiques.

Matériaux

Patchs prothétiques :

Avantages : ils sont toujours disponibles. Ils ont toujours les mêmes qualités et notamment une grande résistance.
Inconvénients : pour tous les patchs prothétiques il existe un risque infectieux mais la région cervicale rend ce risque faible. Ils ont un coût financier.

Patch en dacron

Il en existe plusieurs types différents selon les marques. Ils sont presque tous enduits d’une substance réduisant leur porosité. Ils sont plus ou moins souples, plus ou moins poreux.

Ils sont en général faciles à suturer et, après déclampage l'hémostase des points de ponction se fait rapidement même lorsque le patient est sous traitement antiaggrégant plaquettaire.

Secondairement après résorption de la substance dont ils sont enduits, ils sont réhabités et recouverts à leur face interne d'un endothélium.

Patch en polytetrafluoroéthylène (P. T. F. E.).

La porosité de ces patchs est extrêmement faible mais le retard à l'hémostase des points de ponction peut être gênant chez les patients sous traitement antiaggrégant plaquettaire.

c) Patch en polyuréthane.

il est une alternative aux patchs en dacron ou en PTFE.

Patchs autologues

Avantages.

  • Ils sont peu sensibles aux infections.
  • Ils sont gratuits.

Inconvénients.

  • Tous les greffons autologues n’ont pas les mêmes qualités.
  • La largeur du patch obtenu est parfois limitée.
  • Ils ne sont pas toujours disponibles.

Patch veineux

Ils sont en général réalisés à partir de la veine saphène interne.

Il faut être attentif à la qualité de la paroi veineuse.

Des ruptures secondaires ont été décrites sur des greffons veineux saphène interne prélevés à la cheville.

Ils ont l'inconvénient de nécessiter un deuxième abord cutané (ce qui complique l'intervention lorsqu'elle est réalisée sous anesthésie loco- régionale) et de consommer un greffon veineux pouvant servir pour des pontages (à éviter en cas d’artérite des membres inférieurs évoluée).

Patch en autogreffe artérielle.

Ils sont en général réalisés à partir d'un segment de carotide primitive lorsqu'il existe un excès de longueur de l'axe carotidien, ou à partir de l'artère thyroïdienne supérieure.

Largeur du patch

Patch prothétique :

Si le bulbe a un diamètre externe inférieur ou égal à 8 mm, un patch de 8 mm de large est conseillé.

Si le bulbe a un diamètre externe supérieur à 8 mm et si l’indication de patch est une artériotomie post-bulbaire, un patch de 6 mm de large est suffisant.

Lorsque la paroi artérielle de la carotide est très inflammatoire et épaisse il peut être préférable d’utiliser un patch de 8 mm même si le bulbe carotidien mesure plus de 8 mm de diamètre externe.

Patch autologue :

La largeur du patch dépend souvent du matériau utilisé.

Pour les patchs en autogreffe artérielle on ne peut, dans la plupart des cas, dépasser 6 mm de large mais cela est tout à fait suffisant.

Pour les patchs veineux il est préférable de ne pas dépasser 8 mm de large pour limiter le risque d’anévrisme secondaire.

Découpe du patch

La découpe du patch à son extrémité distale doit être faite de tel façon que la partie la plus large du patch soit atteinte en regard de l’arrêt de l’intima d’aval. Une découpe arrondie (photo) permet de limiter la longueur de l’artériotomie au delà de l’arrêt de l’intima d’aval (5 mm en moyenne).