Plaque athéromateuse avec thrombose murale

La thrombose murale est un thrombus fibrino cruorique qui se forme au contact d’une paroi artérielle dépourvue d’intima, ou dans une zone de bas débit.

Caractéristiques

La thrombose murale se forme :

  • sur les zones de la paroi artérielle dépourvues d’intima : ulcération intimale localisée ou étendue, nécrose de la plaque athéromateuse rompue dans la lumière artérielle.
  • Dans les zones de turbulences et de bas débit créées par les diaphragmes.
  • En amont ou en aval d’une sténose hyperserrée, phase initiale de l’occlusion de la carotide.

Risques

La thrombose murale peut conduire à un caillot flottant ou à des embolies.

Mais c’est souvent une forme de protection : Lors de la rupture, dans la lumière artérielle, d’une plaque athéromateuse nécrosée, la thrombose murale tapisse l’ulcération. Cela permet de contenir provisoirement les débris athéromateux restant dans la plaque et éviter leur migration dans la lumière artérielle. Cette protection n’est que provisoire. Lorsque les mécanismes de thrombolyse physiologiques auront dissous le caillot, les débris nécrotiques pourront de nouveau migrer dans la circulation artérielle. Le taux de récidive d’AVC des sténoses carotidiennes ulcérées est très élevé.

En savoir plus sur les sténoses carotidiennes à haut risque d'AVC

Exemple 1 : plaque d’athérome avec thrombose murale

Homme âgé de 74 ans asymptomatique.

Facteurs de risque d’athérosclérose : HTA.

Echo-doppler des troncs supra aortiques : sténose hyperserrée de la carotide interne.

Angioscanner : sténose hyperserrée et ulcération.
Angioscanner : sténose hyperserrée et ulcération.
une ulcération correspondant au matériel athéromateux qui a migré dans la lumière artérielle avec une thrombose murale.
L'analyse de la plaque montre que la sténose est à 90% en critères européens, avec une ulcération correspondant au matériel athéromateux qui a migré dans la lumière artérielle et une thrombose murale qui la recouvre.

La thrombose murale recouvre le matériel athéromateux résiduel et l'empêche de migrer.

Exemple 2 : plaque d’athérome avec thrombose murale

Homme âgé de 77 ans asymptomatique.

Facteurs de risque d’athérosclérose : HTA, hypercholestérolémie.

Echo-doppler des troncs supra-aortiques : sténose à 80% de la carotide interne sans retentissement hémodynamique en aval.

L'angio IRM montre un vide de signal.

La thrombose qui recouvre une ulcération, et fait saillie dans la lumière artérielle.
La vue de la lumière artérielle montre la thrombose qui recouvre une ulcération, et fait saillie dans la lumière artérielle.
Plaque athéromateuse avec thrombose murale
La coupe longitudinale de la plaque montre que cette thrombose murale tapisse une volumineuse nécrose ulcérée.

Comme dans le cas N°1 cette thrombose murale fixe les débris athéromateux mais, ici, elle fait saillie dans la lumière avec un risque d'embolie et d'AVC.

Exemple 3 : plaque d’athérome avec thrombose murale

Homme âgé de 57 ans ayant eu 2 cécités de l’œil gauche à une semaine d’intervalle, la première transitoire et la seconde constituée.

Facteurs de risque d’athérosclérose : hypercholestérolémie.

Echo-doppler des troncs supra aortiques : Occlusion de la carotide interne gauche.

Angio IRM : sténose hyperserrée de la carotide interne gauche.
Angio IRM : sténose hyperserrée de la carotide interne gauche.
sténose à 95% de la lumière artérielle avec en aval une thrombose murale
La vue longitudinale montre une plaque athéromateuse partiellement calcifiée siège d’une nécrose ulcérée dans la lumière artérielle. Elle entraine une sténose à 95% de la lumière artérielle avec en aval une thrombose murale.

Les accidents ischémiques oculaires sont dus soit à des emboles cruoriques formés en aval immédiat de la sténose, soit plus vraisemblablement, à des emboles de cholestérol provenant de la nécrose qui s’est rompue dans la lumière artérielle. La thrombose murale est due aux turbulences et au bas débit en aval de la sténose hyperserrée. Elle est peu emboligène car adhérente à la paroi mais elle a vocation à croître et à occlure la carotide.

Exemple 4 : plaque d’athérome avec thrombose murale

Homme âgé de 75 ans.

Accident vasculaire cérébral ischémique constitué mineur de type hémodynamique.

Facteurs de risque d’athérosclérose : hypercholestérolémie, diabète non insulinodépendant, tabac sevré.

Echo-doppler des troncs supra aortiques : sténose pseudo-occlusive de la carotide interne homolatérale.

Angio-IRM : vide de signal situé à la pointe du bulbe.
Angio-IRM : vide de signal situé à la pointe du bulbe.
sténose hyperserrée à la pointe du bulbe avec en amont un caillot adhérent à la paroi.
La plaque athéromateuse crée une sténose hyperserrée à la pointe du bulbe avec en amont un caillot adhérent à la paroi.

Cette thrombose murale est due au ralentissement du flux en amont de la sténose. Elle est peu emboligène car adhérente à la paroi artérielle et située en amont du filtre constitué par l’orifice ténu de la sténose. Elle peut conduire à l’occlusion de la carotide interne ce qui aurait eu de graves conséquences pour ce malade dont les troubles neurologiques étaient liés à une insuffisance circulatoire hémodynamique.

Exemple 5 : plaque d’athérome avec thrombose murale

sténose hyperserrée de la carotide interne à son origine puis aspect irrégulier.
Angio-IRM : sténose hyperserrée de la carotide interne à son origine puis aspect irrégulier.

Homme âgé de 64 ans.

Accident vasculaire cérébral ischémique constitué mineur. L’intervention chirurgicale est différée de 5 semaine et l’anticoagulation interrompue du fait d’une transformation hémorragique de l’infarctus.

Facteurs de risque d’athérosclérose : Aucun.

Echo-doppler des troncs supra-aortiques : sténose de la carotide interne évaluée à 95 % avec retentissement hémodynamique intracrânien stade:II.

Plaque athéromateuse nécrosée avec un caillot en aval de la sténose-sténose.
Plaque athéromateuse nécrosée avec un caillot en aval de la sténose.
La thrombose s'étend dans la carotide interne sus-bulbaire.
La thrombose s'étend dans la carotide interne sus-bulbaire.

Cette thrombose locale presque occlusive est beaucoup plus importante que ne le laissait prévoir l’angio-IRM réalisée plus d’un mois auparavant. Cela est probablement dû à l’arrêt, indispensable, du traitement anticoagulant (transformation hémorragique de l’infarctus).