Convalescence et suivi après une opération de la carotide

L'opération de la carotide ne nécessite habituellement pas de convalescence en milieu spécialisé. Il suffit de rester au calme pendant huit jours et d'interrompre les activités professionnelles ou sportives intensives pendant un mois. Le suivi comprend le bilan de l'ensemble des artères essentielles, la surveillance des facteurs favorisant l'athérome et un doppler carotidien régulier.

A) La convalescence en l'absence d'AVC.

  • La convalescence se passe au domicile. L'idéal est d'avoir une personne accompagnante, mais l'on peut être seul si l'on est en bonne condition physique, que les contrôles post-opératoires n'ont pas montré d'anomalie, et que l'on peut subvenir à ses besoins.
  • La cicatrice ne nécessite pas de soins infirmiers (après l'ablation des fils lorsqu'il y en a eu), si elle est propre à la sortie du service de chirurgie. La cicatrice peut gonfler encore un peu pendant quelques jours, puis elle redeviendra progressivement normale. Lorsque la cicatrice est recouverte d'un pansement pour le retour à domicile, il faut suivre les recommandations du chirurgien. Habituellement ce pansement peut être retiré dès l'arrivée à votre domicile s'il vous gêne (en l'absence d'écoulement une cicatrice est étanche en 8 à 12 heures). Sinon il est conseillé de le laisser en place deux jours, à condition de ne pas le mouiller en prenant votre douche. Si c'était le cas il faut l'enlever pour éviter de faire macérer la cicatrice.
  • Les traitements doivent être poursuivis définitivement, sauf avis contraire de votre médecin.
  • L'activité professionnelle doit être en principe interrompue 3 à 4 semaines.
  • Les activités sportives intenses ou mettant en jeu les muscles du cou (tennis, golf etc.) doivent être interrompues un mois.
  • Les activités nautiques (baignade, plongée, etc.) doivent être interrompues trois semaines.

B) La convalescence en cas d'AVC.

En cas d'AVC, la convalescence se passe initialement dans un service de rééducation, puis, après avis des médecins rééducateurs, elle se poursuit au domicile.

C) La consultation chirurgicale de contrôle et le suivi à court terme (1 an).

La consultation de contrôle post-opératoire dépend des habitudes du chirurgien. Elle a souvent lieu un mois après l'opération. Le chirurgien contrôle l'absence d'anomalie locale et explique au patient le suivi après l'opération. Il lui prescrit un doppler échographie des carotides, en général à 6 mois et à 1 an, pour détecter une éventuelle resténose carotidienne précoce. Ces resténoses précoces  sont rares et dues à une cicatrisation excessive de la paroi carotidienne opérée. Elles sont indépendantes du cholestérol, du diabète et des autres facteurs de risque d'athérosclérose. Elles sont fibreuses et donc non emboligènes, et ne doivent être traitées que si elles sont très serrées, en général par une angioplastie carotidienne.

En fonction du résultat du bilan pré-opératoire et des constatations per et post opératoires le chirurgien vasculaire peut conseiller au malade certains examens et notamment un bilan cardiaque approfondi car les sténoses des artères coronaires sont assez souvent associées aux sténoses carotidiennes, ou une consultation spécialisée en cas de découverte d'un diabète grave, d'une hypercholestérolémie, ou d'une hypertriglycéridémie sévère.

D) Le suivi à long terme après chirurgie carotidienne.

Le but du suivi à long terme d'un patient opéré d'une sténose carotidienne est d'abord de contrôler les facteurs de risque d'athérosclérose (tabac, hypertension artérielle, glycémie, cholestérol...etc) pour éviter que la sténose ne se reforme (resténose tardive) et ensuite de contrôler l'état des 2 carotides par un doppler échographie annuel. Ce suivi permet une très bonne espérance de vie aux patients opérés d'une sténose de la carotide et n'ayant pas de maladie grave associée.

Ce suivi est assuré par le médecin traitant et, si nécessaire, par d’autres spécialistes, cardiologue, diabétologue, lipidologue, neurologue en cas d’AVC.

Le chirurgien reste à la disposition du malade et de ses médecins en cas de nécessité.